Comment choisir ses joints de plomberie ?
Petits, oui, mais costauds, et surtout indispensables. Pourquoi les joints sont-ils si importants ? Ces rondelles assurent l’étanchéité des connexions entre les différents éléments des systèmes de plomberie. Sans joints adéquats, les assemblages risquent de ne pas être hermétiques, ce qui entraîne des problèmes parfois graves selon le fluide. L’enjeu est trop important. Alors faisons le point sur les joints de plomberie couramment utilisés.
Rappel sur l'utilité des joints de plomberie
Un joint d’étanchéité est utilisé pour sécuriser le passage de liquide ou de gaz entre deux surfaces en contact. Ce matériel de plomberie sert plus précisément à :
- prévenir les fuites en empêchant les fluides de s’échapper d’un assemblage ;
- maintenir la pression ;
- absorber les vibrations et réduire le bruit ;
- protéger les composants internes des contaminants tels que la poussière, la saleté et les débris.
Le choix d’un mauvais joint entraîne des conséquences désastreuses. Les fuites d’eau peuvent causer des dommages structurels aux bâtiments, des moisissures et des problèmes de santé. Les fuites de gaz, quant à elles, présentent des risques d’explosion et d’intoxication. De plus, une mauvaise étanchéité provoque des pertes d’efficacité énergétique, augmentant les coûts de fonctionnement. Par conséquent, il est essentiel de sélectionner, dans un premier temps, ses joints de plomberie parmi deux catégories :
- les joints statiques, compressés pour rester en place ;
- les joints dynamiques, conçus pour supporter des mouvements répétés (robinetterie).
Ensuite, vous devez choisir la matière (fibre, caoutchouc ou métal), la forme (plat, torique, à clapet) et la dimension. Voyons tout cela en détail.
Les différents types de joints
La désignation d’un joint de plomberie présente ses champs d’application.
Le joint fibre
Le joint fibre, comme son nom l’indique, est fabriqué à partir de matériaux fibreux compressés, souvent imprégnés de résines pour améliorer la résistance et la durabilité. Des fibres naturelles, comme le chanvre, ou synthétiques, comme les fibres de cellulose, entrent dans sa composition. Ces fibres sont mélangées à des liants pour créer un matériau homogène. Il existe différentes variétés de joints en fibre.
- Le joint fibre vulcanisée : peu cher et très souvent utilisé dans les raccords fixes, il supporte une température comprise entre -30 °c et 80 °C. Joint d’entrée de gamme, il ne résiste pas à une pression supérieure à 4 bars.
- Le joint CSC (caoutchouc, synthétique, cellulose) : il supporte mieux la pression (jusqu’à 40 bars), tout comme la température (jusqu’à 120 °C en continu, avec des pointes à 180 °C).
- Le joint CNA (caoutchouc, nitrile alimentaire) : plus performant, c’est le joint idéal si l’installation d’eau subit des vibrations ou une forte pression (jusqu’à 100 bars).
Le joint fibre est couramment utilisé dans les systèmes de plomberie domestiques, notamment pour les connexions de tuyaux et les raccords de robinetterie. Sa capacité à fournir une bonne étanchéité et sa facilité d’installation en font un choix populaire pour les réparations et les nouvelles installations.
Il trouve sa place dans les équipements sanitaires, tels que les toilettes et les lavabos, supportant très bien l’eau froide et l’eau chaude sanitaire.
Le joint CSC, plus durable, convient en plus, aux circuits d’air, d’huile et d’hydrocarbures.
Le joint CNA, quant à lui, sécurise les installations à risque.
➡️ À savoir : Le joint fibre gonfle progressivement au contact de l’eau. Il lui faut quelques heures à quelques jours pour s’humidifier et prendre sa place. Pour cette raison, ne serrez pas trop le raccord, au risque de l’abîmer précocement. Mieux vaut redonner un tour de clé ultérieurement, si vous détectez une légère fuite.
⚠️ À noter : CNA, CSC et CNK sont des marques déposées de Watts Industries.
Le joint caoutchouc
Le joint en caoutchouc à usage domestique est fabriqué à partir de caoutchouc EPDM (éthylène, propylène, diène, monomère).
Les joints de plomberie en EPDM sont souvent utilisés dans les systèmes d’eau potable en raison de leur excellente résistance à l’eau et à la chaleur. On les retrouve dans les assemblages de tuyauteries PVC, évier, douche, chasse d’eau, lave-linge et les systèmes d’arrosage.
Ces joints assurent une étanchéité sans avoir besoin d’un serrage mécanique. D’ailleurs, il faut éviter le serrage à la clé et les raccords métalliques, auxquels ils ne résistent pas. Le caoutchouc risque en effet d’être sectionné ou le joint de s’échapper dans la tuyauterie.
Le joint PTFE
Le PTFE, ou polytétrafluoroéthylène, est un polymère synthétique connu sous le nom commercial de Téflon. Il se distingue par sa structure moléculaire unique qui lui confère des propriétés particulières, notamment :
- une très faible friction ;
- une résistance à l’abrasion ;
- une haute résistance chimique.
Les propriétés antiadhésives du PTFE empêchent les dépôts et l’accumulation de matériaux, facilitant le nettoyage et la maintenance. Non toxique et biologiquement inerte, on le retrouve de plus en plus dans les chaudières à gaz.
Les joints en PTFE sont généralement fabriqués à partir de feuilles de PTFE découpées ou de ruban PTFE enroulé. Le ruban Téflon sert à assembler deux éléments de tuyauterie en PVC ou en métal. Il se fixe sur le filetage mâle, et s’utilise pour un raccord qu’il ne faut pas trop serrer.
Les propriétés chimiques et thermiques du PTFE en font un excellent choix pour les joints dans les systèmes de distribution de gaz, où la sécurité et l’étanchéité restent primordiales.
Le joint filasse et la pâte à joint
La filasse est une fibre naturelle généralement fabriquée à partir de lin ou de chanvre. Elle s’emploie en plomberie pour assurer l’étanchéité des raccords filetés. La filasse s’utilise avec une pâte à joint, également appelée pâte d’étanchéité, pour améliorer son efficacité.
La méthode traditionnelle du joint filasse reste populaire en raison de sa fiabilité. Sur le métal, pour des raccords en laiton, par exemple, ce joint assure :
- d’étancher parfaitement l’assemblage ;
- de résister aux mouvements et aux vibrations ;
- de supporter un serrage fort ;
- de compenser les imperfections mineures dans les filetages.
Cependant, le joint filasse demande un peu de technique et sa pose est définitive.
La filasse et la pâte à joint sont couramment utilisées dans les installations de plomberie domestique pour assurer l’étanchéité des raccords filetés dans :
- les systèmes de distribution d’eau ;
- les systèmes de chauffage central, les chaudières, et les radiateurs ;
- les raccords de gaz.
La filasse et la pâte à joint servent également pour les réparations de plomberie, s’il faut colmater une fuite ou remplacer les raccords endommagés.
➡️ On vous explique comment faire un joint filasse ici
Le joint métallique
Différents métaux servent à la fabrication des joints de plomberie métalliques :
- le cuivre, utilisé pour sa haute conductivité thermique et électrique ;
- l’acier inoxydable ;
- l’aluminium ;
- le nickel et les alliages de nickel.
Les joints métalliques offrent une excellente durabilité, surtout s’ils sont fabriqués à partir de métaux résistants à la corrosion, comme l’acier inoxydable. Ils supportent des pressions et des températures très élevées.
Les joints en cuivre et en acier sont couramment utilisés dans les systèmes de chauffage et de climatisation, en particulier dans les chaudières et les échangeurs de chaleur.
Le joint torique
Également appelés O-rings, les joints toriques sont des anneaux fabriqués à partir de divers matériaux élastomères, dont :
- le caoutchouc nitrile (NBR) ;
- le fluorocarbone (Viton) ;
- l’éthylène, propylène, diène, monomère (EPDM) ;
- le silicone.
Les joints toriques sont conçus pour être compressés entre deux pièces lors de l’assemblage, créant ainsi une barrière étanche qui empêche les fluides ou les gaz de s’échapper.
Ils sont couramment utilisés dans les raccords de plomberie, les robinets, et les installations sanitaires pour empêcher les fuites d’eau et assurer une connexion étanche.
Le joint clapet
Difficile de se tromper, ce joint porte sa fonction dans son nom. Il contrôle l’étanchéité des robinets à clapet. Facile à installer, il empêche le retour de l’eau froide ou chaude, jusqu’à 110 °C. Le joint à clapet, composé de couches d’EDPM, peut être plein ou percé en son centre.
Les robinets, souvent sollicités, peuvent rapidement endommager ce type de joint. Une marque circulaire sur le caoutchouc indique que l’étanchéité n’est plus garantie. Il faut alors changer le joint.
Le joint gaz
Le joint pour un raccord gaz est un joint plat CNK (caoutchouc, nitrile, kevlar), également appelé joint aramide. De couleur bleue, il est agréé GRDF, et soumis aux exigences de la norme NF E29-533. Aussi, son emballage doit porter :
- la désignation (application) ;
- le numéro de certificat (NF) ;
- la norme ;
- la référence ;
- le numéro de lot ;
- la date de péremption ;
- les dimensions ;
- la quantité.
Le code couleur des joints de plomberie
Les joints de plomberie utilisent souvent un code couleur qui détermine le matériau et l'utilisation spécifique des joints.
- Rouge : pour les joints en fibre vulcanisée (rouge foncé), et les joints CSC (rouge clair).
- Bleu : pour les joints CNK destinés aux raccords de gaz.
- Vert : pour les joints en CNA, également appelés "joints verts".
- Noir : pour les joints en caoutchouc EPDM avec serrage manuel du raccord.
- Blanc : pour les joints en PTFE résistants à la chaleur et aux produits chimiques.
Les conditions de conservation des joints
Les joints de plomberie subissent les effets du temps et peuvent se détériorer avant même leur utilisation. Voici quelques conseils pour maintenir la qualité des joints le plus longtemps possible.
- Stockez les joints dans un endroit frais et sec. L'humidité et les températures extrêmes endommagent les matériaux.
- Stockez les joints à distance des produits chimiques. Ils peuvent en effet dégrader les joints, et réduire leur efficacité.
- Conservez les joints dans leur emballage d'origine ou utilisez des contenants hermétiques pour éviter la poussière, la saleté et l'humidité. Cela aide à maintenir leur forme et à prévenir toute contamination.
- Évitez l'exposition à la lumière UV qui accélère le vieillissement des matériaux.
- Utilisez les joints les plus anciens pour assurer une bonne rotation des stocks.
Quand faut-il changer de joint ?
Les joints de plomberie sont souvent négligés jusqu'à ce qu'un problème survienne. Reconnaître les signes de défaillance peut permettre une intervention rapide et éviter des dégâts plus importants. Voici les cinq signes les plus courants qui doivent alerter.
- Les fuites d'eau visibles se repèrent facilement. Flaques sous l'évier, autour des toilettes, ou gouttes d'eau sur les murs ne laissent aucun doute : vous devez changer le joint.
- Les taches d'humidité et la présence de moisissures à côté des installations de plomberie peuvent indiquer des fuites lentes dues à des joints défectueux. À vérifier, donc.
- Les mauvaises odeurs qui persistent près des éviers, des toilettes ou de la douche signalent généralement un problème avec un joint de plomberie. Là encore, la méfiance reste de mise.
- Une pression d'eau réduite dans les robinets ou la douche résulte souvent de fuites internes causées par des joints défectueux. Cela signifie que l'eau s'échappe avant d'atteindre le point de sortie. Vous devez en trouver l'origine.
- Des bruits inhabituels de gouttes ou des sifflements dans les tuyaux proviennent probablement d'une fuite d'eau. Ces bruits sont plus perceptibles la nuit, lorsque la maison est silencieuse.
En plomberie comme en médecine, mieux vaut prévenir que guérir. La maintenance préventive demeure essentielle pour assurer la longévité et le bon fonctionnement des systèmes de plomberie. Elle permet de détecter et de corriger les problèmes potentiels avant qu'ils ne deviennent des urgences coûteuses.
Mesurer correctement un joint
Pour savoir précisément quelle taille de joint utiliser, prenez les mesures de l'ancien joint. Même s'il est déformé, vous pouvez utiliser ses dimensions pour avoir de bonnes indications. Les tableaux de correspondance des fabricants permettent d'identifier la taille adéquate du joint de remplacement.
Utilisez une règle précise pour mesurer :
- le diamètre extérieur ;
- le diamètre intérieur ;
- l'épaisseur.
L'utilisation d'un pied à coulisse n'est pas une mauvaise idée.
Concernant le joint torique, s'il est placé dans une gorge, le plus simple consiste à mesurer celle-ci. Vous devez relever :
- l'épaisseur de la gorge ;
- le diamètre intérieur de la gorge.
Si la gorge n'est pas accessible, utilisez un pied à coulisse pour mesurer le diamètre intérieur et le diamètre de tore (la section transversale) du joint précédent.
Voici un tableau des différentes tailles :
✅ Conseil d'expert : Comme les joints ont tendance à se détendre avec le temps, en cas de doute entre deux tailles, préférez les dimensions inférieures. Un joint trop grand reste inutilisable, alors qu'un joint un peu juste peut être placé en l'étirant.
Des joints de plomberie, dépendent l'étanchéité et la durabilité des raccords. Ainsi, choisir le joint adapté au système et le placer selon les règles contribuent à la qualité des installations. C'est en utilisant au mieux le matériel que les plombiers réduisent les risques de fuites et de pannes.
Synthèse du guide Comment choisir ses joints de plomberie ?
Les joints de plomberie jouent un rôle crucial dans l’étanchéité des raccords et assurent le bon fonctionnement des installations en prévenant les fuites, en maintenant la pression et en protégeant les composants internes. Le choix du joint dépend de plusieurs critères, tels que le type de fluide, la pression et la température. Il existe des joints statiques et dynamiques, fabriqués dans des matériaux variés tels que la fibre, le caoutchouc, le métal ou le PTFE, chacun offrant des caractéristiques spécifiques adaptées aux différents besoins de plomberie.
Pour garantir leur efficacité, il est essentiel de choisir le joint adapté à chaque application et de veiller à un entretien régulier. Les joints doivent être stockés dans des conditions optimales et remplacés dès que des signes de défaillance, comme des fuites ou une pression réduite, sont détectés. Une bonne sélection et installation des joints permettent d’éviter des problèmes coûteux et d’assurer la longévité des systèmes de plomberie.
Alors, quel joint allez-vous choisir ?